Compléments de littérature : Afghanistan, Afrique du Sud, Lesotho, Malawi
Une aide remarquable de Son Excellence l'Ambassadeur de France en Afrique du Sud, au Lesotho et au Malawi
7/21/20255 min temps de lecture


Le palais de justice de Pretoria, où a été jugé Nelson Mandela
Des recommandations littéraires étayées
Lorsque j'ai initié le projet, je me suis mis en quête de contacts pouvant m'aider à identifier les ressources les plus pertinentes. Si mes tentatives d'approche d'universités et d'associations ont rencontré un succès des plus mitigés jusqu'à aujourd'hui, j'ai eu le plaisir de recevoir une deuxième lettre d'une ambassade. Nous parlerons d'ici quelques mois de l'aide que m'a apportée Son Excellence l'Ambassadrice de la Principauté d'Andorre en France, Madame Esther Rabasa Grau, aujourd'hui, c'est de Son Excellence l'Ambassadeur de France en Afrique du Sud, au Lesotho et au Malawi Monsieur David Martinon qu'il convient de mettre à l'honneur. L'idée de contacter les ambassades est simple : soit il s'agit d'une ambassade en France, et l'ambassadeur connaît son pays d'origine, soit il s'agit d'une ambassade de France, et l'ambassadeur connaît le pays dans lequel il exerce ses fonctions. De plus, dans les deux cas l'ambassadeur sait parler français, simplifiant grandement la prise de contact (les discussions avec les ressortissants abkhazes ne furent pas simples).
Ma demande à Monsieur Martinon était particulière, parce qu'avant d'être Ambassadeur en Afrique du Sud, il était l'Ambassadeur de France en Afghanistan, notamment pendant le retour des talibans au pouvoir en août 2021. De plus, l'Ambassade de France en Afrique du Sud couvre également le Lesotho et le Malawi, je lui demandais donc des recommandations littéraires sur ces quatre pays, et mes attentes n'ont pas été déçues. Ses conseils sont développés sur plusieurs pages, la présence de chaque référence étant justifiée par son intérêt historique et par les aspects ayant le plus marqué M. Martinon lors de la lecture.
Premièrement, sur l'Afghanistan, M. Martinon fait plusieurs recommandations, que je ne retranscris ici que partiellement :
Shanameh, de Ferdowsi. Littéralement le Livre des rois, il m'avait échappé lors de mes recherches puisque son auteur est perse. Néanmoins, M. Martinon rapporte que c'est un livre très ancré dans la mémoire collective des afghans. Il n'en faut pas plus pour me convaincre, et je le lirai dès que possible.
L'homme qui voulait être roi de Rudyard Kipling. Ecrit en 1888, soit pendant la présence anglaise en Inde qui s'étendait alors jusqu'à la frontière avec l'Afghanistan, ce roman présente l'Afghanistan tel qu'il était perçu dans l'imaginaire colonial, un point de vue qui me manquait lors de mon voyage.
Les Cavaliers de Joseph Kessel, qui présente l'avantage de retranscrire de véritables scènes de bozkachi (ou bouzkachi), un jeu équestre traditionnel afghan, fort méconnu en France. Un soin particulier a été apporté à la description des traditions afghanes.
Dans un même registre, Les cerfs-volants de Kaboul de Khaled Hosseini et Terre et cendre de Atiq Rahimi, des lectures incontournables selon M. Martinon pour comprendre l'Afghanistan contemporain.
Le livre de M. Martinon lui-même, Les 15 jours qui ont fait basculer Kaboul, racontant les jours qui ont précédé et qui ont suivi la chute de Kaboul en 2021, notamment les évacuations et, à l'inverse, les personnes qui n'ont pu être évacuées. Je le lirai avec grand plaisir, c'est un témoignage précieux.
Je conçois mon projet comme une occasion de rencontrer et de discuter avec des personnes de tous les horizons, de littérature mais pas seulement. Il n'y a pas réellement de fin à atteindre, pas de délai à respecter, j'ai donc plaisir à reprendre des lectures sur l'Afghanistan puisqu'elles me sont conseillées.
Deuxièmement, sur l'Afrique du Sud, M. Martinon recommande :
De John Maxwell Coetzee, Disgrâce. Prix Nobel de littérature, et professeur de la même matière, sa la longue carrière lui confère un solide recul sur la littérature sud-africaine. Il arrive également juste après les sestigers, dont j'ai hâte de découvrir l'héritage.
L'autobiographie de Nelson Mandela, A Long Walk to Freedom, un classique.
Ceux de July, de Nadine Gordimer, également prix Nobel de littérature, que nous avons présenté dans la feuille de route.
Dans un registre plus contemporain, Born a crime de Trevor Noah, humoriste et Welcome to Our Hillbrow de Phaswane Mpe. Le second m'attire particulièrement, M. Martinon expliquant avoir été réellement touché par ce récit, traitant des laissés-pour-compte en milieu urbain.
Troisièmement, sur le Lesotho. Le Lesotho, dans le cadre du projet Voyages Livresques, n'est pas simple à appréhender. Le Lesotho est un Etat indépendant depuis 1966 et enclavé dans l'Afrique du Sud. Le Lesotho est majoritairement peuplé de Sothos, un peuple qu'on trouve également en Afrique du Sud. Pour toute la période antérieure à 1966, un doute subsiste : les livres doivent-ils être rattachés (dans le cadre des Voyages Livresques) à l'Afrique du Sud ou au Lesotho, qui n'existait pas encore ? Je n'ai pas de réponse figée à cela, à part que j'ai intégré les Contes populaires des Bassoutos dans l'Afrique du Sud, comme m'y invitait le titre. Cette question se repose lorsque M. Martinon recommande chaudement de lire les œuvres de Thomas Mofolo, notamment Chaka, comme des livres du Lesotho, ce qui est tout à fait cohérent, puisque Thomas Mofolo est né au Basutoland, alors protectorat britannique, et qui deviendra plus tard le Lesotho. Or, comme annoncé dans la feuille de route, j'ai intégré Thomas Mofolo, et notamment son Chaka, dans les lectures sud-africaines, notamment pour avoir une cohérence avec les Contes populaires des Bassoutos. Aucun choix ne me semble parfait, mais dans la mesure où M. Martinon présente les écrits de Thomas Mofolo comme des œuvres marquantes s'appuyant fortement sur les traditions orales africaines, je sais que la lecture sera bonne, et cela me réconforte.
Quatrièmement, M. Martinon recommande deux œuvres pour le Malawi :
I Will Try de Legson Kayira, une autobiographie d'un jeune homme malawite marchant jusqu'au Caire pour obtenir une bourse d'études, dans le contexte des indépendances africaines.
Of Chameleons and Gods, de Jack Mapanje. Il s'agit d'un recueil de poésie, résistant au régime autoritaire d'Hastings Banda.
Bien que j'ai plusieurs années de lecture devant moi avant d'arriver au Malawi, je note précieusement ces références, qui feront assurément partie du voyage à ce moment-là.
Pour terminer, je ne peux que renouveler mes remerciements à M. Martinon, pour tout le temps qu'il m'a consacré, alors que ses fonctions l'occupent énormément, ce qui démontre un amour véritable pour la littérature et la culture. Ce projet de Voyages Livresques prend tout son sens dans les recommandations d'ouvrages, l'objectif étant de faire connaître toutes les cultures et les histoires.
Puissent ses recommandations inspirer d'autres contributions !